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Motocultor de l’Amour Jour 1 (Vendredi) – Motocultor de l’Amour Jour 3 (Dimanche)
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RAPPEL : pour contrecarrer l’excès d’agressivité de la programmation, nos trois articles sont parsemés aléatoirement d’images de festivaliers en train de se faire des câlins et des bisous. C’est ça, le Motocultor de l’Amour.
Le Motocultor de l’Amour continue donc avec un samedi légèrement riche en poutres : Regarde Les Hommes Tomber, Pipes And Pints, Agnostic Front, Mayhem, Cult Of Luna, Neurosis, Carpenter Brut, Amenra. Voilà. Le seul moyen de faire mieux que ça, ça aurait été de ressusciter Isis pour les faire jouer avant CoL, mais bon on va s’en contenter, hein.
Mais avant de passer à toutes ces merveilles, il faut d’abord se farcir écouter Atlantis Chronicles et leur death progressif technique à thème aquatique. Alors à la base j’ai rien contre les poissons et les coquillages, mais par contre le death, surtout technique, j’aime pas tellement ça. Certes, ça joue bien et très vite, mais là tout de suite j’aimerai juste qu’ils jouent encore plus vite pour qu’on puisse passer à la suite. Mais attention, c’est juste mon avis de connard plein de mauvaise foi, en réalité le groupe a une excellente réputation et fait visiblement un death de qualité (si on aime ça).
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On quitte ensuite les paysages enchanteurs de l’océan pour commencer à s’empêtrer joyeusement dans la fange avec le post-black-sludge de Regarde les Hommes Tomber. J’attendais vachement de ce concert, et force est de constater que je n’étais pas le seul puisque la tente était blindée à un degré impressionnant pour l’horaire. On pourrait pourtant croire que les voir à 13h30 sous un chapiteau blanc allait casser un peu l’ambiance « encens et noirceur » de leur musique, mais non, y a rien à faire, c’est tellement puissant et torturé qu’on arrive sans problème à s’y engouffrer. Le hic, c’est que le set très court (35 minutes) nous en sortira beaucoup trop brutalement, mais on aura quand même le droit entre temps à des morceaux des deux albums pour un concert extrêmement dense. Seul petit bémol, le jeu de scène du chanteur est parfois à mon sens un poil exagéré. Ça doit très bien rendre dans la pénombre éclairé au stroboscope, mais ici en plein jour ça jurait quelque peu avec la perfection du reste.
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J’abandonne à contre cœur l’idée d’aller voir Fange (sludge de psychopathe) pour me tourner vers le concert de Get The Shot, me disant qu’un peu de hardcore straight edge me ferait du bien au milieu de toute cette négativité. Et oui, des fois, ça fait du bien d’entendre un mec hurler qu’il faut respecter les autres tout en t’encourageant à enfoncer fraternellement tes coudes dans les côtes de tes voisins de fosse. Ce qu’il y a de cool avec les groupes de ce genre, c’est qu’on sait toujours à quoi s’attendre et qu’on en a toujours pour notre argent : sauts dans tous les sens, chanteur qui passe la moitié du concert dans le public à faire gueuler tout le monde, et grosse baston entre copains sur les downbeats. Get The Shot remplissent tous les points du contrat à la perfection, mais heureusement pour eux que le concert ne dure que 40 minutes car 1 heure à ce rythme et les mecs finiraient tous sur un brancard.
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Et le prix du WTF du week-end est attribué à : GIUDA ! Mélange entre glam-pop des 70’s et vieux punk UK, avec un esprit dansant et joyeux, ils font clairement tâche au milieu du reste de la journée. On sent bien la volonté des programmateurs de jouer sur l’insolite, à l’instar du Hellfest quand ils programment des groupes comme Vintage Trouble, mais ici le contraste est bien trop fort pour que ça fonctionne. Pour vous donner une idée du style, ils ont joué une reprise de Saturday Night’s Alright for Fighting d’Elton John. BO-LLOCKS.
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Parce que danser le rock’n’roll dans une ambiance de « fête de la musique au pub de la gare de Melun » ça va bien 5 minutes, retour à la bagarre avec Pipes And Pints : un groupe de punk à cornemuse bien bas du front. Leur musique pas franchement folichonne (ce mot existe) n’est qu’une excuse pour créer 4,2 circle pits à la minute, et tester la capacité de la sécu à gérer les vagues de slammers. En tout cas, c’était un joyeux bordel. A noter que le cornemusiste (cornemusier ?) fou était visible tout le reste de la journée dans le festival, arborant toujours son costume et son maquillage. Ce qui veut donc dire qu’il ne s’était pas lavé après le concert pourtant très transpirant ; j’espère que vous ne lui avez pas fait de câlins, mes petits Motoculteux de l’Amour.
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Sordid Ship étaient en fait les gagnants d’un concours permettant à un groupe local de jouer sur la grande scène. C’est du punk lo-fi plutôt cool mais les musiciens n’avaient pas l’air hyper à l’aise ni vraiment à fond dedans, et les quelques blagues disséminées ça et là paraissaient terriblement programmées (même si la course de crowdsurfing était marrante). C’est bien sûr compréhensible, ça doit être horriblement dur de jouer ici dans ces conditions, mais Motocultor de l’Amour oblige, on aurait aimé pouvoir leur faire un câlin pour les rassurer.
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Ancien groupe de black qui jouent maintenant une espèce de thrashouille avec parfois une influence hardcore significative, Goatwhore (meilleur nom du monde) ont le mérite d’arborer les plus beaux bracelets cloutés du festival. Si celui du bassiste paraît un peu cheap (un pote de lycée avait le même acheté aux puces), ceux du chanteur sont vraiment soignés, se terminant en mitaines en cuir, et avec un nombre impressionnant de clou. EVIL.
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Putain comment j’en ai marre du death prog technique. Comprenez bien, j’ai rien contre Gorod, je suis en fait incapable de dire si c’est bon ou mauvais (très bon apparemment, vu que ça bougeait sévère dans le public). Mais là j’en ai marre. Putain. #stopledeathtechnique #petitioncontreledeathtechnique
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Pour me laver de tous ces swapping/tapping/fapping, direction Agnostic Front, bien plus en accord avec ma culture. Je ne saurai pas dire combien de fois je les ai vus (parce que c’est plus que les doigts de ma main), mais ça me touche toujours autant de voir ces deux mecs (Roger Miret et Vinnie Stigma) de respectivement 52 et 60 ans, qui font toujours la même musique avec toujours la même énergie, la même passion, et la même fraternité, ensemble depuis 1982. Evidemment le concert est sans surprises, on a le droit aux tubes habituels (For My Family, Gotta Go, My Life My May, Victim in Pain, Blitzkrieg Bop à la fin, etc), Roger Miret réclame toujours des circle pits quand il sait pas quoi faire d’autre, Vinnie Stigma tape les mêmes poses et montre toujours l’envers de sa guitare avec écrit « Stigma », mais on s’en fout, c’est exactement ce qu’on veut, et visiblement c’est exactement ce qu’ils ont envie d’offrir. D’ailleurs, Scott Kelly et Steve Von Till (Neurosis), visiblement grands fans, assistaient tranquillement au concert depuis le public, avant qu’un couple de gros cons bourrés ne vienne les emmerder et les faire fuir.
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Jouer en intégralité un album aussi culte et fédérateur que De Mysteriis Dom Sathanas est légèrement risqué voire casse-gueule, surtout quand on est un groupe comme Mayhem qui verse régulièrement dans l’excès ridicule à coup de carcasses de porc et de costumes pourris sur scène. Mais ce soir, point de faute de goût, la place est laissée au minimalisme et à la noirceur. Éclairage extrêmement faible (donc désolé, pas de photos), groupe en bures cagoulées, Attila masqué, un simple autel accompagné de 2 bougies sur scène. Et c’est tout. La puissance sordide de l’album s’en retrouve démultipliée, surtout que le son est étonnement bon si on se donne la peine de s’éloigner un peu de la scène (au premiers rang la batterie d’Hellhammer bouffe tout). Un concert tout en classe et en lourdeur, une ambiance parfaitement retranscrite. Une mise en bouche idéale pour la soirée qui vient.
Soirée qui débute avec Cult Of Luna, groupe dont la puissance sur scène relève du surnaturel. Éclairés entièrement par une vive lumière arrière, le groupe arrive en ombres chinoises en entamant la longue intro de Vicarious Redemption, parfaite pour entrer en douceur dans le retournement de boyaux qui nous attend. Avec Cult Of Luna, les montées sont longues et les explosions monumentales, comme sur la classique Ghost Trail qui continue de surprendre les gens, qui applaudissent lors de la pause comme si le morceau était terminé sans se rendre compte qu’ils vont se manger le rouleau compresseur de la fin (ha ha, bande de noobs). Mais même quand on connaît le morceau et qu’on s’y attend, ce final fait toujours le même effet, tiraillé qu’on est entre l’envie de fermer les yeux pour se laisser envahir ou au contraire de les ouvrir en grand pour admirer le jeu de scène pachydermique du groupe à coups de lancers de guitares et de headbangs furieux. Malheureusement, un set de 50 minutes de Cult Of Luna ne laisse la place qu’à 4 morceaux (dont 3 sont issus du Vertikal : The Weapon, Vicarious Redemption et In Awe Of), ce qui laisse un sévère goût d’inachevé à la fin.
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Mais il est temps de s’enfoncer encore un peu plus dans les limbes avec Neurosis. Première fois que je les voyais, donc autant dire que j’étais excité comme un zoophile au salon de l’agriculture. Je pense que le mot qui qualifie le plus le concert est « grandeur ». Neurosis sont les piliers, les monstres sacrés du mouvement post-hardcore et ça prend tout son sens quand on les voit sur scène. Tout dans ce concert était monumental : le son des guitares qui est l’équivalent d’un parpaing dans la gueule à chaque coup de médiator (bordel les larsens sur Lost), la prestance monumentale de Scott Kelly et Steve Von Till, leurs voix hargneuses au possible, les mimiques improbables de Noah Landis, les lumières parfaites, la setlist… Ah putain la setlist ! Times Of Grace. Given To The Rising. Bending Light. Lost (Lost putain de sa mère !). Broken Ground. Locust Star. C’était le festival du mégalithe, on se serait cru à Stonehenge. Un concert d’une puissance phénoménale, bien au delà encore que ce que j’en attendais.
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Avec Carpenter Brut, on a droit à une petite pause lumineuse avant de sombrer définitivement dans la noirceur. Pour ceux qui ne connaissent pas (ou ceux qui n’ont pas joué à ce chef d’oeuvre qu’est Hotline Miami, dont ils signent une partie de la soundtrack), c’est un groupe d’electro à sonorités 80’s, à la Perturbator. Néanmoins, peut-être à cause de leur imagerie « films gores à petits budgets », ou de la présence d’un guitariste et d’un batteur sur scène, le groupe s’est taillé une solide réputation auprès du public metal, ce qui justifie pleinement leur présence ici. D’ailleurs, la Massey Ferguscene aura rarement été aussi remplie, et surtout aussi dansante. Accompagnés d’un écran diffusant tout le long des extraits de nanars gores des années 80, et d’un lightshow démentiel, le groupe pose une ambiance unique à laquelle le son ultra puissant participe grandement (acouphènes pendant 3 jours malgré mes protections). Mention spéciale à ce cher Manu Wino (photographe officiel du festival) pour son superbe jeu de mot « Cacarpenter Brut ». Le brave garçon a beaucoup d’humour, mais il ne comprend définitivement pas grand chose à la musique.
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1h15. La fatigue est très présente, les jambes et le dos sont douloureux. Il fait froid, et humide. Et tout à coup, l’orage. Pas dans le ciel, non, mais sur scène : un grondement sourd, une ambiance lourde qui s’installe avec uniquement un guitariste dans la pénombre entamant la longue intro de .The Pain. It is Shapeless.. Comment décrire un concert d’Amenra ? Comment décrire ce qui est indescriptible par nature ? Pour comprendre, il faut avoir ressenti la douleur, la lourdeur, la noirceur, l’intensité. Il faut avoir vu, enfin aperçu de dos, l’ombre de Colin H. Van Eeckhout hurler, se tordre, se tendre et se contracter, suffoquer, agripper l’air. Il avoir vu de ses propres yeux que pour lui, ce n’est pas un jeu de scène, c’est une question de vie ou de mort. Il faut avoir eu tous les poils qui se dressent en entendant les hurlements déchirants, il faut avoir eu la peau qui vibre sous les montées en puissance, il faut avoir fermé les yeux, et senti le gouffre sans fond qu’est leur musique. Bref, je ne vous raconterai pas le concert d’Amenra, je n’en suis pas capable. Allez voir Amenra, coûte que coûte.
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Atlantis Chronicles
Hey ! J’ai une très belle photo de câlin du Motocultor si tu veux, elle pue vraiment l’amour 🙂
Vas-y montre ! Tu peux nous la poster sur FB : https://www.facebook.com/analogicfr/ . Par contre sur Analogic on ne diffuse que des photos argentiques…
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Bon report , le concert de Neurosis et Amenra été monumental . Et oui ce couple bourré qui on fait chier Scott et Steve mon énerver surtout la meuf .
Mais ouais cette vieille meuf qui venait se frotter était insupportable, mais le gars n’était pas mal non plus : dès qu’il a vu Scott Kelly, il a approché sa vieille gueule à 15 cm et lui a touché la barbe. Pathétique de se mettre dans des états pareils.
Oui , j’avais envie de faire mon garde tu corps devant Scott 🙂 . Putain de meuf , réputation française pas cool
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